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mardi 25 juin 2013

Le changement de type 1 & 2






La théorie générale des systèmes (Ludwig vonBertalanffy) et la cybernétique (Norbert Wiener) ont mis en évidence dans les années 50 une distinction dans les natures de changement des systèmes complexes. Grégory Bateson, dont les travaux ont donné naissance à l’approche de Palo Alto, s’est appuyé sur ces réflexions afin de mieux comprendre l’évolution des personnes ou des systèmes humains qu’elles composent. Il a parlé de deux types de changement : type1 et type 2. Personnellement, je pense que cette distinction est fondamentale pour se pencher sur la question de la conduite du changement. Elle me permet d’avoir une idée de ce qui se passe ou ne se passe pas dans les stratégies de changement. Elle me donne une indication sur les ambitions de changement, et m’aide à conseiller et accompagner des clients pour un réel changement.
Les changements de type 1 maintiennent le statu quo La vocation du changement de type 1 est de préserver un équilibre.
Les comportements de résistance au changement traduisent des attitudes typiques de changement de type 1. En effet, ceux qui résistent au changement déploient des moyens pour ne pas perdre leur équilibre antérieur, autour d’une norme déterminée. Les moyens déployés font en sorte de ramener les choses à la norme, dès que les écarts sont intolérables. Dans les changements de type 1, il n’y a pas à proprement parler de transformation des mentalités ou des modes de relation. Les efforts menés permettent de s’accommoder, de s’adapter aux évolutions de l’environnement ou d’une situation. Au sein des entreprises et des organismes publics, les stratégies de changement qui s’appuient sur une planification stratégique sont adéquates pour produire une évolution organisationnelle. En revanche, une évolution des mentalités ne peut se produire que par l’intermédiaire d’un changement de type 2. Le chemin qui y mène, est souvent chaotique et c’est la qualité de la relation qui est le principal vecteur de changement pour faire advenir la transformation attendue.
Il est difficile de faire changer des personnes contre leur gré
Dans nos sociétés, nous avons relativement peu de moyens d’imposer des changements de comportement. Les individus ne peuvent aller vers ces changements que s’ils en sont eux-mêmes convaincus. Il est difficile de forcer quelqu’un à faire quelque chose qui ne dépend que de sa propre volonté (être responsable, savoir anticiper, faire de la qualité...) La production d’une évolution des mentalités au sein des entreprises et des organisations, de mon point de vue, ne peut passer que par une alternative. Soit les commanditaires ont les moyens, l’autorité, pour l’imposer ; soit la qualité de la relation de la conduite du changement crée les conditions pour que la nature du changement recherché puisse apparaître. Les changements de type 2 traduisent une transformation des règles du jeu (les règles du jeu relationnel), un changement de norme entre les parties qui demandent le changement et celles qui sont censées le produire. Ce processus est étalé dans le temps. Seule une évolution de la qualité de la relation produit les changements attendus. Lorsque je parle d’évolution de la qualité de la relation, cela veut dire que fondamentalement les modes de relations antérieurs sont abandonnés au niveau du discours et des actes. Par exemple, l’encadrement est capable de passer d’un mode de fonctionnement basé sur le contrôle à un mode basé sur la semi autonomie. Les dirigeants pensent que leurs collaborateurs sont dotés d’une forte capacité d’apprentissage et d’un grand sens des responsabilités. Ils sont en mesure de prendre le risque de laisser les collaborateurs décider dans un nombre élargi de circonstances. Ils apportent leur soutien seulement s’il est sollicité. Plus la cohérence, entre le discours et les actes, est forte, plus le changement des mentalités va loin, après une période d’observation plus ou moins longue en fonction de l’enracinement des représentations mentales et des croyances de chacun.
Le changement de type 2 est un changement de changement
Généralement, les changements de type 2 sont nécessaires lorsque les changements de type 1 ne permettent plus au système de maintenir son équilibre. Lorsque les résistances au changement se font de plus en plus fortes, seul un changement de la nature du changement est susceptible de provoquer les évolutions attendues.
En matière d’accompagnement à la conduite du changement, lorsqu’un client me demande une aide, c’est que généralement la façon dont il s’y est pris, n’a pas produit le résultat attendu. En l’interrogeant, sur les résultats visés et la façon dont il s’y est pris jusqu’à présent, j’ai une bonne indication sur le type de changement engagé. Alors il m’est possible, progressivement d’amener le client plus facilement vers un changement de type 2, adapté à son contexte.
De mon point de vue, il n’est de véritable changement que de type 2. Au quotidien nous réalisons des changements de type 1 afin de maintenir un niveau de qualité de relation satisfaisant avec notre environnement. Ces changements de type 1 sont des évolutions, des adaptations naturelles ou de simples régulations de notre mode de relation avec notre environnement. Chaque fois qu’un changement pose problème c’est parce qu’il faut réaliser un changement de type 2 en regard de la situation à considérer.
Prendre en compte l’existence de ces 2 types différents de changement, recadre de façon positive les résistances au changement comme un indicateur de la nécessité de changer le changement. Face à une situation bloquée, c’est une bonne manière d’élargir la recherche de solutions à des approches radicalement différentes pour éviter de faire plus de la même chose.

Une réorganisation des entreprises se limite souvent à un changement de type 1 si les mentalités ne se transforment pas.
Dans ce type de projet, l’éventail des solutions (univers des possibles) est généralement très large à son début. Il va se rétrécissant en fonction des impacts, des actions envisagées et ou menées, sur la vie professionnelle et personnelle des personnes concernées. Certains disent que la montagne accouche d’une souris. Ce que certains appellent les révolutions, traduit souvent un changement de type 2. Il correspond à une évolution des modèles (paradigmes), des représentations. Lorsque l’on cherche à produire ce type de changement, les résistances et les difficultés s’expriment d’emblées. La qualité de l’engagement des commanditaires du changement, de l’écoute et de l’ouverture à l’apprentissage, crée un contexte pour qu’apparaisse un cercle vertueux dans lequel chaque pas en avant suscite l’envie d’en faire un autre. Le changement devient exponentiel avec le temps qui passe.

Olivier Millet


courbe du deuil dans le changement





différents types de changement


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